2018 – Truphémus et Liron, deux univers en écho, par Fabrice Petit in Le Patriote, avril 2018.

Avec sa dernière exposition, le musée Paul Dini met en écho deux artistes : Jacques Truphémus, disparu à l’automne 2017, et Jérémy Liron, peintre régional âgé de 38 ans déjà bien présent dans la collection de l’établissement.
En 2005, Jacques Truphémus avait déjà été à l’honneur lors d’une exposition. Suite au décès de l’artiste, et au vu des liens privilégiés qu’entretient Sylvie Carlier avec plusieurs collectionneurs privés, la conservatrice du musée a souhaité lui rendre un hommage autre qu’une simple rétrospective. En 2014, Truphémus avait rencontré Jérémy Liron et les deux peintres avaient longuement discuté. Deux univers différents, mais qui pouvaient se retrouver, se rapprocher. Jérémy Liron a immédiatement accepté l’idée de Sylvie Carlier et a même mis à disposition des œuvres en sa possession ; le musée Dini a également pu s’appuyer sur la galerie Isabelle Gounod pour le prêt d’autres œuvres, ainsi que sur des collectionneurs privés. Il en fut de même pour les œuvres de Truphémus, plusieurs musées de la région dont celui des Beaux-Arts de Lyon lui consacrant eux aussi des expositions. Un délai très court, mais au court duquel tous les réseaux du musée Paul Dini ont fonctionné pour parvenir au résultat présenté à l’espace Cornil depuis le 17 mars.
Des correspondances entre les deux artistes que l’équipe de Sylvie Carlier ont su mettre en avant dès le début de l’exposition, juxtaposant deux œuvres : Les rideaux blancs de la verrière de l’atelier de Truphémus et le Paysage n°151 de Liron, contemporaines toutes les deux (réalisées respectivement en 2016 et 2017) et dans lesquelles les blancs prennent toute leur importance : teintés de mauve et creusés dans le premier, crus dans le second. Tout au long de l’exposition, on peut alors comprendre son titre :  » les silences dans la peinture « . Des silences dans la contemplation, avec des paysages ou des scènes animées chez Truphémus comme son Osaka ou ses rues de Lyon, mais dans lesquelles la hauteur et la perspective comptent. Des volumes et des lignes que l’on retrouve chez Jérémy Liron, cette recherche et cette sortie vers l’extérieur et sa lumière, comme le paysage 110, un grand format acheté par la ville de Villefranche en 2016. Au fil de l’exposition, les œuvres se succèdent et parviennent à dialoguer ensemble lorsqu’elles s’opposent d’un mur à l’autre, malgré les différences techniques entre les deux artistes. Un savant mélange que l’on contemple en respectant le silence, les silences qu’inspirent Jacques Truphémus et Jérémy Liron dans cette exposition à découvrir sans hésiter.