Manipulations et interprétations de Mocos à la galerie du Canon, par PA.M. in Var Matin

Pour sa nouvelle exposition, la Galerie du Canon a fait appel au plasticien photographe Gilles Boudot, au sculpteur Goulven, au jongleur de lettres Jean-Noël Laszlo et au peintre Jérémy Liron. Le commissaire de l’exposition, Gilles Altieri, a appelé l’ensemble « los mocos », « car tous sont Toulonnais et un moco est un marin provençal, en particulier originaire de Toulon, tandis qu’un ponantais est un marin breton ».
Si la plastique des photographies de Gilles Boudot, argentiques et numériques, saute aux yeux, en les regardant plus attentivement, de près ou de loin, on perçoit montages et trucages, et on en sourit. Il précise : « En créant ces illusions, je livre le spectateur a ses propres doutes, et je le laisse choisir ce qu’il a envie d’y voir ».
Depuis longtemps, Goulven manie tôle d’acier, pliage et disqueuse pour réaliser ses sculptures dont les angles et les courbes évoluent. Montrant quelques impacts et rayures, il assure que « ces faiblesses et accidents font partie de l’œuvre, lui donnent un certain cachet dû à l’imprévu ».
Le travail de Jean-Noël Laszlo tourne autour de la lettre et de ses possibles, parfois aussi de la numération, comme le montrent la série de mosaïques réalisées à partir de papiers glanés ici ou là, laissant apparaître des chiffres, et une autre faisant le lien entre lettres et cafés littéraires. Quant à Jérémy Liron, on retrouve ses paysages urbains et ses plantes méditerranéennes. Il présente aussi de petites peintures à l’huile sur papier interprétant des sculptures d’Anthony Caro.