Le travail de Jérémy Liron est une peinture du silence à la composition puissamment architecturée. Les architectures modernistes cernées d’une végétation touffue et verdoyante qui se détachent sur un ciel bleu sont le résultat d’une composition géométrique sensible et minimale où se jouent de subtils jeux de lumières. Ces Paysages à l’apparence idyllique sont le résultat d’errances et de promenades de l’artiste qui arpente, collecte et recompose une réalité fictive.
Ce jeu paradoxal suggère un espace pictural et mental d’où se dégage une sensation impalpable proche de la mélancolie ou de l’inquiétude. Le temps y est comme suspendu. L’effacement de tout indice contextuel et l’absence totale de figure humaine évite toute narration. La peinture de Jérémy Liron déconstruit la réalité qu’elle prétend représenter : chaque tableau devient alors un objet de contemplation et un support au rêve pour laisser le spectateur divaguer dans ses pensées.
Cette série de Paysages se parcourt comme un enchaînement d’arrêts sur images où la dimension dramatique et l’attention portée au cadrage renvoient à l’intérêt que porte l’artiste au cinéma. Les sujets se répètent sans jamais être identiques : les variations sont infinies et les peintures de Jérémy Liron sont comme imbriquées les unes aux autres.
Une mise en abîme que l’artiste a souhaité retrouver dans la scénographie de cette exposition. Ce lieu si particulier est investi par l’artiste à la manière d’un labyrinthe où la déambulation habituelle est entravée. L’artiste joue avec les circulations pour évoquer un polyptique à la manière d’un retable déployé à l’échelle de l’espace d’exposition.