2018- Jacques Truphémus et Jérémy Liron à l’affiche, par Marie-Noëlle Toinon in Le Progrès mars 2018.

La nouvelle exposition du musée Paul Dini confronte Jacques Truphémus,, disparu en septembre dernier et Jérémy Liron, jeune peintre lyonnais.  » Les silences de la peinture  » emplissent l’espace Cornil d’une intense lumière.
Sylvie Carlier, conservateur du musée Dini, tenait à rendre hommage à Jacques Truphémus, mort en septembre 2017.  » L’idée d’un dialogue avec Jérémy Liron s’est vite imposée, malgré la différence de générations. La confrontation est intéressante, autour du thème de la fenêtre, par exemple, ou du travail sur le blanc « . Rien d’artificiel dans cette rencontre, sur les murs du musée Paul Dini, entre le peintre lyonnais à la palette pastel et Jérémy Liron, à la peinture graphique, abstraite, mais lumineuse et non moins mystérieuse. Le visiteur sera frappé par la fluidité de l’ensemble.
Au-delà des générations qui les séparent, les deux peintres ont en commun l’art de la suggestion :  » Personnages qui murmurent dans les tableaux  » comme aimait le dire Truphémus ; présence suggérée, jamais montrée, dans la série de paysages de Jérémy Liron. Si la peinture de Jacques Truphémus est connue des habitués du musée, celle de Jérémy Liron est une découverte. A 37 ans, le peintre qui enseigne encore revendique une activité de création multi-facettes.  » J’écris quotidiennement. Quand à mes tableaux, je les construis après avoir beaucoup photographié ! Je viens vers la toile avec cette banque de données en tête. Les différentes formes d’expression se complètent pour construire le réel « . Un réel de son temps, capté à l’extrême du champ de vision, en filant sur l’autoroute ou contre la vitre d’un train de banlieue. D’où une forme de mélancolie contemporaine, jamais triste mais toujours mystérieuse.
Dans  » peinture contemporaine « , il y a le mot peinture, qui n’est pas infamant, même en 2018… Jacques Truphémus et Jérémy Liron nous rappellent cette évidence dans une ode à la lumière : lumière brumeuse pour le premier, lumière verticale et méridionale pour le second. Nul doute que les visiteurs seront happés par la beauté mystérieuse de ces tableaux qui nous emmènent du Japon aux Cévennes, et des banlieues à la Méditerranée. Les amateurs devineront les univers/références de Jérémy Liron : Wim Wenders ou Le Corbusier, ainsi qu’un goût pour les lenteurs japonaises.