61ème envoie pour peu dire.

61ème envoie pour peu dire.

Le mois de juillet sur les chapeaux de roue. Visant initialement la préparation du capes d’arts plastiques, muni de la bibliographie du programme, je débutais le mois avec la lecture « des arts et des idées au XXème siècle » par Gilles Boudinet. C’est un beau panorama permettant comme une frise un parallèle entre les disciplines sans tomber dans la vulgarisation, c’est je crois, un bon choix de lecture. Ensuite « l’art et les arts » de Theodore Adorno pas franchement facile d’accès comme à son habitude, puis « l’audio-vision » de Michel Chion sorte de décorticage à la manière d’un lexique qui ne peut intéresser que ceux que ça intéresse. Pour me délasser et comme je tombais dessus en ne le cherchant pas, je lisais ensuite « propos sur l’art » de Picasso. Bien. Lors d’un premier passage à Mona Lisait, j’emportais pour 5€ les « réflexions sur André Breton » d’Isidor Isou (le lettriste), une petite monographie sur Markus Lüperz et un ouvrage sur Van Roger : « les voisinages de René Char ». Je préparais ainsi ma visite de la fondation à Vallongue (Bandol). J’ai mis du temps à m’y rendre alors que c’est tout près et majeur. Conseil. Un créateur libéré de tout et sans compromis, situation certainement difficile à vivre par ailleurs. Il devrait bénéficier d’une rétrospective à l’hôtel de arts en 2008.
En Avignon, je passais de justesse (manque de monnaie) à coté d’un écrit sur l’art de A. Comte et d’un petit texte d’Alechinsky. Je sortais de l’échoppe néanmoins muni de « l’évolution des paysages », recueil poétique de Françoise Hàn, illustré de monotypes sympathiques. Fouillant ma bibliothèque, je mettais la main sur deux petits Blanchot et relisait par l’occasion « la folie du jour ». Je le rangerais à coté de « l’espace littéraire » en vue de recomposer la personne par l’accumulation de ses oeuvres. J’aurais peut être un jour, un Blanchot linéaire. Comme il ne me manque que « les orteils » d’un Calvino, d’un Nietzsche ou d’un Bergounioux. Encore que le dernier, vivant encore, est bien capable d’allonger la liste de ses écrits m’obligeant de la sorte à le talonner de près, à rester vigilent. Ne vendons pas la peau.
Me ravisant sur mes fins et choisissant en fin de compte de me recentrer sur la préparation exclusive de l’agrégation, je lisais le chapitre concernant l’habitat de la modernité dans l’entre deux guerres du livre de Olivier Boissière « les maisons du XXème ». Un bref passage à la Fnac me fit m’enquérir du « connaissance des arts » sur la fondation Le Corbusier. Un second passage à Mona Lisait me faisait acheter le catalogue convoité du centre Pompidou sur Mallet-stevens, (architecte de la villa Noailles) exposition que j’avais visité il y a un mois. Ainsi que le volumineux Taschen de 6 kg sur l’architecte Ando. Une affaire puisque j’emportais le tout à 50% du prix initial. L’achat n’était pas nécessaire, j’en conviens, mais les circonstances exceptionnelles me faisaient dépenser encore. Tout est histoire de rapports. Entre temps je recevais par la poste les livres que j’avais commandés sur alapage.com pour préparer le capes. Ca allait m’obliger à m’intéresser quand même à ce que j’avais projeté d’abandonner. C’est à cette occasion que je lisais enfin « du spirituel dans l’art », l’incontournable ouvrage de Kandinsky que j’avais jusqu’ici boudé sans raison puisque je l’ai trouvé très sensé. Trente jours écoulés.
C’est avec le livre de Jean-Yves Bosseur sur « John Cage » que je commence le mois d’août, en parallèle, quand la lassitude vient, du Mallet-Stevens pas mal épais. Cherchant également un texte de Cueco sur le paysage lequel m’étais jusque ici introuvable, je me retrouvais à commander (sur chapitre.com, il faut varier) un épais bouquin de 500 pages sur « la théorie du paysage en France de 1974 à 1994 » sous la direction d’Alain Roger. Si c’est pas être consciencieux ! Le programme d’agrégation portant également, (et ça donne envie!), sur le portrait en France au 18ème siècle, Julie m’a dégoté dans sa bibliothèque le volumineux « histoire de l’art » de Félix Faure qu’on lui avait offert. Sans doute la partie la plus hostile.
Quand on me dit qu’en 6 mois environ il me faudra enquiller une trentaine de bouqins des plus indigestes, je me demande comment survivre à ça. (plus d’un pavé par semaine !) Et puis, pareillement au dessous de lit de Jacques Roubaud, mon espace mental de stockage est limité et chaque nouvel arrivant expulse nécessairement un ancien. Ainsi, la quantité du savoir demeure, change seulement sa nature.
Je travaille toujours à mon catalogue sur lequel après 15 relectures, je retrouve encore des fautes d’orthographe et anomalies de texte. C’est vraiment une entreprise de fou. La gestion des fichiers, des paginations, des couleurs avec les modifications à recaler lors des passages sur les ordinateurs de l’imprimeur… ça demande une attention et une rigueur démoralisante et un investissement pharaonique. Ca à intérêt à se vendre, pour rentabiliser la mise de départ. Enfin, la première expérience est la plus dure, s’accumulent les imprévus, les surcoûts.
Je t’ai envoyé un carton pour mon exposition à la rentrée, j’espère que tu l’as reçu. J’espère pouvoir obtenir par la suite plus de possibilités disposant d’une amorce de CV et d’un book pour démarcher. On pourrait enfin organiser quelque chose de collectif.
Tu ne m’as toujours pas informé de tes projets futurs, t’as pas vu de possibilités de résidences ?

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