En l’image le monde

Au départ une simple préface à un livre numérique sur le travail de Maude Maris pour la collection Portfolio des éditions Publie.net, quelques notes rédigées courant 2010. Puis reprise quelques mois plus tard, dépassant le projet initial pour aborder plus largement l’image. En décembre, suite à l’invitation des éditions Nuit Myrtide à la Maison rouge je lirais l’ébauche du premier chapitre aux côtés de Dimitri Wazemski et de Sophie Gaucher qui dessine en direct d’après ce que je dis. Préféré le prénom seul, Maude,  pour tisser ce qui s’apparente à un récit « digressif ». Envie de maintenir le livre entre deux, de le laisser dériver dans cet abîme que creuse la question de l’image. Construction concentrique et faite de retours, de butées. Presque un an entre l’initiation du projet de préface et la rédaction des vingt premières pages, le travail de Maude a évolué, s’est déplacé : je suis. En mai, alors que j’en suis aux dernières retouches, le texte est repris à l’invitation de Cyrille Noirjean de l’URDLA pour être intégré dans le catalogue de l’exposition « vedute » qui met en parallèle gravures contemporaines et peintures anciennes à la galerie Michel Descours et à l’URDLA. Titré jusqu’ici « détours », c’est à l’invitation de François Bon que je fini par adopter une phrase d’une chapitre : « en l’image le monde voit depuis sa propre mort » que je tronquerais au passage à la maquette. Il manquait que le texte se retourne sur lui même, accompagné d’images pour que je le considère enfin comme achevé. Ce fut avec le soutient de Philippe Blanchon qui en signa la postface que le livre sorti alors aux éditions La Termitière en décembre 2011.

Un livre donc, qui, partant du travail de Maude Maris, explore les dimensions de l’image à travers plusieurs pistes qui se mêlent tout le long pour revêtir finalement la forme d’un témoignage personnel. « Notre rapport à l’image est complexe comme il sous-tend notre rapport au monde » écrit Philippe Blanchon. Et je m’aperçois que j’y ai mis pas mal de mes obsessions, retrouvant à chaque détours les références fondatrices : L’invention de Morel de Bioy Casares, L’axolotl de Cortazar, Le cube de Giacometti renvoyé à la Mélancolie de Dürer, Godard, Antonioni, Dans la ville blanche d’Alain Tanner, Bernard Noël, les Phasmes de Caillois, B17 G de Bergounioux et quelques autres.

En l’image le monde, 70 pages, 14€, Editions La Termitière.

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