2017 – Vagabondages, Fabien Giacomelli in Le Progrès 15 mai 2017.

Cette 14e édition, intitulée “Vagabondage”, un bel été contemporain nous invite à déambuler dans l’espace (à travers des paysages de campagne ou urbains), dans le temps (nocturnes, retours sur des figures mythologiques), ou encore à travers les méandres de notre psyché (représentations de scènes oniriques).
Une trentaine d’artistes de toutes générations sont présentés au sein de cette exposition, avec, parmi eux : Philippe Favier, Jacques Monory, Max Schoendorff, Djamel Tatah, Roland Topor, Jacques Truphémus, Jackie Kayser… Voici nos cinq propositions.
Née en Grande-Bretagne, la peintre Hilary Dymond s’installe à Lyon à la fin des années 1980 et se consacre, dès lors, entièrement au paysage, à travers des séries thématiques successives : Venise, la montagne, les forêts, les lacs, etc. Ici, cette toile est issue d’une autre série consacrée aux plaines de l’Ain, où l’artiste nous entraîne aux confins de la peinture hollandaise, de l’impressionnisme et de l’abstraction.
À propos de ses toiles si étranges et fantomatiques, le peintre lyonnais, Marc Desgrandchamps, parle de « Figures du doute ». Au beau milieu de paysages balnéaires ensoleillés, les objets et les personnages représentés semblent se déliter, disparaître, s’évaporer parmi l’atmosphère. L’artiste fait douter nos perceptions et nos habitudes visuelles, remet en question les limites habituelles des choses.
Née à Grenoble en 1964, Carole Benzaken s’est notamment emparée, à la fin des années 1990, des images des médias pour en effectuer la critique. La toile représentée ici est issue d’un film vidéo tourné par l’artiste à travers son pare-brise, en cheminant à Los-Angeles. Dans une expression plastique très forte et suggestive, elle nous immerge dans l’univers nocturne urbain des mégalopoles.
L’artiste lyonnais, Jean-Philippe Aubanel (né en 1953), a toujours été fasciné par les masques et les arts primitifs. Cette toile aux lumières nocturnes plonge notre regard parmi les fantasmagories du rêve et les espaces insoupçonnés de notre psychisme. On y devine des silhouettes féminines, quelques masques, des animaux, etc.
Le jeune artiste lyonnais, Jérémy Liron, s’inspire de ses déambulations urbaines lors desquelles il prend des photographies. À l’atelier, il recompose ces traces selon son imagination, et crée de surprenants tableaux, où l’espace, la perspective, le volume et l’architecture sont en jeu. Ce paysage No 110 est issu d’une vue depuis l’intérieur de la Villa Noailles, à Hyères.