2018 – Vies silencieuses, par Luc Hernandez in exit mag, juin 2018.

Le peintre préféré des Lyonnais, Jacques Truphémus, privilégiait l’expression  » vie silencieuses  » à celle de  » natures mortes « . Il a pourtant peint beaucoup de natures mortes, des fruits attablés jusqu’aux intérieurs notamment de son atelier des Cévennes, suggérant un lien avec la nature et l’extérieur à travers le rôle de la lumière, évoquant surtout une présence diffuse, un lien partagé, dans ses pièces apparemment vides de présence humaine mais que la peinture vient habiter. En 2014, il avait largement échangé avec un autre peintre lyonnais, Jérémy Liron, à l’occasion d’une exposition intitulée  » Passages  » évoquant le thème de la fenêtre. De quarante ans son cadet, avec des moyens autrement plus contemporains et presque photographiques, Jérémy Liron aborde lui aussi, à sa façon, cette dichotomie entre présence et absence, intérieur et extérieur, en dédoublant notamment le cadre dans une construction beaucoup plus cinématographique. Directrice du musée Dini, Sylvie Carlier a eu la bonne idée de les rapprocher tous les deux pour un hommage au présent au peintre lyonnais Truphémus, et un approfondissement des racines picturales de son jeune cadet. Un échange des plus fructueux qui invite à la rêverie et à la contemplation, dans le temps.