2012 – Artiste du mois, par Myriam Simonin Le Revenu n°spécial, juin 2012.

Jeune agrégé en arts plastiques, Jérémy Liron enseigne dans un collège lyonnais et travaille à son œuvre en même temps. Ses toiles font déjà se tourner les regards. Il vient d’ailleurs d’être choisi par un collectif « Art Collector », qui réunit des collectionneurs particuliers, dont le but est de faire connaître de jeunes artistes. Son œuvre se compose de dessins, études et surtout d’une série de tableaux « Landscape(s) », tous de même format (123x123cm), commencée à l afin de l’année 2004. La dernière toile date d’il y a quelques jours à peine et porte le numéro 112. Il a choisi la série, pour l’unité de thème et de format. Mais il se laisse la liberté de varier les points de vue et les couleurs. « Je travaille sur le sentiment de présence, explique Jérémy Liron. On a tous des moments où le regard s’arrête sur des choses. On oublie le reste et on retient une image qui vient à nous. » Il photographie, au sens propre comme au sens figuré, des constructions très dessinées, souvent de style moderniste. Car elles incarnent une utopie. Elles composent le sujet principal de ses tableaux, sans aucune intension sociologique. Même si le ciel est bleu et si quelques arbres et arbustes viennent couper la rectitude des lignes. Il y a une sensation de vide, de mélancolie urbaine. Des zones blanches, ponctuent ces toiles, comme si on retirait une partie de l’histoire des bâtiments dont on imagine qu’ils ont connu des joies et des peines. Une peinture résolument contemporaine, qu’il préfère exécuter à l’huile pour la qualité des nuances et des transparences et pour les temps de pause qu’elle nécessite, explique cet admirateur de Rembrandt. Dernière particularité, le boîtier en plexiglas dans lequel est placé le tableau. il tient le spectateur à distance, comme Jérémy Liron l’était à ses débuts lorsqu’il découvrait les paysages depuis les trains de banlieue. Chaque tableau est une station, un arrêt, une progression dans son travail.