Pour sa première exposition, la galerie du Canon a pris l’option de présenter quatre artistes –
la photographe Margery Clay et les peintres Janos Ber, Marek Szczesny et Jeremy Liron. Le premier d’entre eux, en héritier de Matisse, inscrit son travail dans l’exploration toujours renouvelée de la ligne et des variations d’ordre musical que sa main introduit. Cette place accordée au dessin et au geste par Janos Ber se retrouve chez Marek Szceczesny qui opère pourtant dans un registre beaucoup moins apaisé. Il peint avec fougue des lignes qui organisent peu à peu l’espace dans un processus de construction et de déconstruction continu. De la même façon, si tous deux utilisent le papier découpé, c’est dans une perspective très différente; chez Janos Ber le découpage et le réassemblage des fragments de papier créent un rythme musical qu’on pourrait qualifier de mozartien, alors que chez Marek Szczesny les empiècements qu’il introduit, créent un déséquilibre et provoquent une rupture harmonique. Pour ces deux artistes la peinture nait d’un même élan, et se pense en se faisant. Les deux autres artistes réunis dans l’exposition travaillent autour du paysage urbain. Les bâtiments saisis par l’objectif de Margery Clay imposent au spectateur leur puissance sculpturale que leur beauté sombre et les murs marqués par les stigmates du temps empreignent d’une poésie désespérée, étrangère à Jérémy Liron, peintre de la ligne claire et des ciels azuréens. Si le spectateur, face à ces tableaux peuplés de villas et d’immeubles construits sur le modèle corbuséen, croit les identifier, c’est souvent une impression trompeuse car les bâtiments de Jérémy Liron, sans être fictifs, sont largement réinterprétés par l’artiste au grès de sa fantaisie et des exigences plastiques de leur composition. Il existe en effet chez ce peintre un élément ludique à ne pas négliger, relevant très souvent du private joke, fait de citations et d’allusions amusées à d’autres artistes, comparables à ce que pratiquent les jazzmen dans leurs improvisations.
la photographe Margery Clay et les peintres Janos Ber, Marek Szczesny et Jeremy Liron. Le premier d’entre eux, en héritier de Matisse, inscrit son travail dans l’exploration toujours renouvelée de la ligne et des variations d’ordre musical que sa main introduit. Cette place accordée au dessin et au geste par Janos Ber se retrouve chez Marek Szceczesny qui opère pourtant dans un registre beaucoup moins apaisé. Il peint avec fougue des lignes qui organisent peu à peu l’espace dans un processus de construction et de déconstruction continu. De la même façon, si tous deux utilisent le papier découpé, c’est dans une perspective très différente; chez Janos Ber le découpage et le réassemblage des fragments de papier créent un rythme musical qu’on pourrait qualifier de mozartien, alors que chez Marek Szczesny les empiècements qu’il introduit, créent un déséquilibre et provoquent une rupture harmonique. Pour ces deux artistes la peinture nait d’un même élan, et se pense en se faisant. Les deux autres artistes réunis dans l’exposition travaillent autour du paysage urbain. Les bâtiments saisis par l’objectif de Margery Clay imposent au spectateur leur puissance sculpturale que leur beauté sombre et les murs marqués par les stigmates du temps empreignent d’une poésie désespérée, étrangère à Jérémy Liron, peintre de la ligne claire et des ciels azuréens. Si le spectateur, face à ces tableaux peuplés de villas et d’immeubles construits sur le modèle corbuséen, croit les identifier, c’est souvent une impression trompeuse car les bâtiments de Jérémy Liron, sans être fictifs, sont largement réinterprétés par l’artiste au grès de sa fantaisie et des exigences plastiques de leur composition. Il existe en effet chez ce peintre un élément ludique à ne pas négliger, relevant très souvent du private joke, fait de citations et d’allusions amusées à d’autres artistes, comparables à ce que pratiquent les jazzmen dans leurs improvisations.