2018 – Les silences de la peinture, par Sylvie Adam in Journal France 3 Rhônes Alpes, mai 2018.
On termine avec la rencontre séduisante de deux univers picturaux : celui, infiniment sensible de Jacques Truphémus, décédé l’an dernier et celui plus architectural de Jérémy Liron, à découvrir au musée Paul Dini de Villefranche sur Saône. L’expo s’intitule » les silences de la peinture « . Jérémy Liron est un jeune peintre installé à Lyon, Sylvie Adam et Benjamin Métral l’ont regardé travailler :
Des architectures désertées, le temps suspendu, un tableau comme une fenêtre. Les gestes sont intuitifs, sur son pinceau la matière est diluée pour jouer les transparences, les superpositions de couleurs, la lumière, les volumes. » je vois les lignes qui se poursuivent, des cadres qui viennent, qui rentrent, qui sortent… pour que ça atteigne une certaine présence « . Avant de peindre, Jérémy Liron déambule, observe longtemps, photographie des choses ordinaires, loin du pittoresque, s’en inspire pour les transfigurer. » Je ne sais pas trop trop ce que je cherche. A priori, je ne m’intéresse pas à quelque chose de beau à la base, je ne peins pas forcément ce qui pour les gens relève des belles choses. Donc au tout départ il y a peut-être une question de revalorisation, ou amener à regarder des choses que l’on ne regardait pas, regarder différemment « . A 37 ans, ce professeur agrégé d’arts plastiques a déjà une production importante, commence à se faire connaître. Le musée Paul Dini est le premier musée en France à lui avoir acheté une œuvre. Il y a une certaine audace à représenter ces univers bétonnés où une rambarde peut accrocher l’œil.