Jérémy Liron, inspiration Var, par Jessica Chaine, in Le var n°15, été 2023.

La Maison du cygne à Six-Fours-les-Plages, accueille, du 8 juillet au 17 septembre 2023, une exposition consacrée aux œuvres de Jérémy Liron. Une invitation au voyage, à l’escapade, qui attise aussi les souvenirs de l’artiste peintre, originaire du Var. « J’ai longuement arpenté les paysages, du littoral à l’arrière-pays », raconte-t-il. « Le ciel dégagé par le Mistral, la mer, la végétation… C’est une terre d’inspiration. » Une terre où Jérémy Liron, né à Marseille en 1980, grandit et commence ses études artistiques, aux Beaux-Arts de Toulon. Cet admirateur de Cézanne en retient « un enseignement fondé sur les concepts et la théorie » qu’il complète aux Beaux-Arts de Paris avec un apprentissage « basé sur une approche davantage formaliste ». Puis direction Lyon où il réside depuis.
Agrégé en arts plastiques, il enseigne durant une dizaine d’années avant de se consacrer à son œuvre. « Une peinture qui, de prime abord, est tout à fait réaliste mais qui, en réalité, s’attache moins à représenter fidèlement les choses que des sensations, des souvenirs, des impressions », explique-t-il. « Une peinture extrêmement composée. Avec une attention particulière au cadrage, à la structure… A la façon d’architecturer l’image ».
Il s’agit presque exclusivement de paysages, inspirés par des souvenirs ou des photographies prises par le peintre lui-même, dans lesquelles l’architecture a toute sa place. « Mais en réalité, je suis peu fidèle au modèle », avoue-t-il. « Je préfère l’évocation plutôt que la description ». Et ce n’est donc pas par péché de paresse, mais plutôt par envie de laisser à chacun la possibilité d’interpréter la peinture qu’il a devant ses yeux, que les œuvres ne sont que très rarement nommées. C’est une forme de liberté, aussi, chère au peintre qui travaille « sans projection ni mise au carreau ».
« Je me lance directement sur la toile », précise-t-il. « Principalement avec de la peinture à l’huile, de gros pinceaux et sur des grands formats. Ce qui m’intéresse aussi c’est la sensualité de la matière, la touche, les différentes couches… » Ce goût pour la peinture, cette envie d’aller vers cet art à une période, « dans les années 2000, où, aux Beaux-Arts, il était assez mal vu d’utiliser des médiums traditionnels », ne s’est jamais démenti. Et Jérémy Liron – qui écrit aussi, des essais et des récits – a su en tirer parti. « Aujourd’hui les choses ont beaucoup changé et la peinture revient en grâce dans tous les lieux d’art », sourit-il. La sienne particulièrement, exposée cette année à Paris, Saint-Rémy-de-Provence, Montpellier… Et à Six-Fours-les-Plages.