Jérémy Liron, la puissance de l’art, par Solange Alziari de Malaussene in Le var et vous, juillet 2023.
La Maison du Cygne de Six-Fours accueille l’exposition de Jérémy Liron : « La géométrie dans tous ses états », des peintures à découvrir jusqu’au 17 septembre, qui vont entraîner le visiteur dans des paysages architecturaux et énigmatiques. Fabiola Casagrande, adjointe à la Culture, a lancé l’événement ce vendredi 7 juillet.
Puissance est un faible mot, quand on contemple les œuvres de Jérémy Liron. Cet artiste-peintre, agrégé d’arts plastiques, nous ouvre un univers où se conjuguent bâti et végétal, des images géométriques aux lignes intemporelles. Un travail à l’huile, un langage personnel, un dédale de formes et de couleurs. Une peinture figurative où le mystère règne en maître.
DES ŒUVRES PARADOXALES
Jérémy Liron aime mélanger le paysage urbain et la végétation. La lumière et la chaleur se heurtent à la rigidité et à la froideur du bâti. « Ce qui m’intéresse parfois, est impalpable et a trait à quelque chose que l’on pourrait nommer « sentiment de présence », explique l’artiste. Tout est surprenant, voir énigmatique. Une atmosphère souveraine règne dans les galeries de la Maison du Cygne et voilà le mystère qui tisse les toiles.
UNE MÉLANCOLIE ARCHITECTURALE
Des œuvres grandioses, des peintures qui semblent dire : « Viens » et l’envie folle d’aller chercher au-delà de l’image, derrière les troncs zigzagants ou bien tout à côté. Se perdre dans la forêt de pins parasols sans jamais vouloir revenir, y entrer sans heurt ni fracas, se confronter au silence. La peinture de Jérémy Liron parle de tout ça. L’artiste nous offre aussi ses jeux de transformation qui vont vers l’abstraction : « c’est suspendu, j’aime laisser un peu d’équivoque, des possibilités de scénario », avoue Jérémie. Le décor en place chacun peut s’y projeter : « Il y a une dimension cinématographique ».
L’IMPULSION DU PEINTRE
Chaque détail est mûrement pesé, il y a une volonté de synthétiser : « Je peux revenir dix fois sur un détail, ça peut prendre des semaines », explique l’artiste qui aime aussi jouer avec les interstices et puis, par un mouvement d’âme, la main accomplie son œuvre. Son travail dans la figuration peut rappeler Bonnard, l’atmosphère Hopper. Il y a quelque chose d’obsessionnel dans sa peinture, en s’y attardant le spectateur va en saisir le paradoxe, les lieux vont lui sembler presque familiers, tout est lourd de sens et de souvenirs. La mélancolie amante du silence, va plonger les visiteurs dans cet univers propre aux grands peintres, où le talent est roi.