Pans – Figurer/défigurer, investir la présence
« Se concentrer sur le paysage ou bien sur les détails – tout ce qui environne -, contaminent dans une chaîne sans fin. Le reflet déforme multiple et la comparaison s’effectue avec les doubles – un presque même -, est – suppose – une dissolution visuelle – une tentative de ou pour. »
Eric Suchère
« Aussi, pendant sept années, ai-je étudié les effets de l’accouplement du jour et des objets. »
Balzac
« Je réussi de moins en moins à distinguer les deux sortes d’images, celles qui sont gelées dans la pierre et celles qui sont issues des vapeurs de la fiction. Je sais qu’elles sont formées par d’autres voies, toutefois pour les mêmes raisons. Je me persuade qu’elles partagent une destinée fraternelle. »
Roger Caillois
« Le détail fait digression. »
Daniel Arasse
Fabien Boitard jouissif.
« Elle est retrouvée. Quoi ? – L’Éternité. C’est la mer allée. Avec le soleil. »
Rimbaud
« Les lourdes voitures massives, espèces de carrosses à la Louis XIV, dorés et agrémentés par le caprice oriental, d’où jaillissent quelquefois des regards curieusement féminins, dans le strict intervalle que laissent aux yeux les bandes de mousseline collées sur le visage ; les danses frénétiques des baladins du troisième sexe (jamais l’expression de Balzac ne fut plus applicable que dans le cas présent, car, sous la palpitation de ces lueurs tremblantes, sous l’agitation de ces amples vêtements, sous cet ardent maquillage des joues, des yeux et des sourcils, dans ces gestes hystériques et convulsif, dans ces longues chevelures flottant sur les reins, il vous serait difficile, pour ne pas dire impossible, de deviner la virilité). »
Baudelaire
« Il s’esveilloit entre huyt et neuf heures, feust jour ou non. […] Puis se guambayoit, penadoit et paillardoit parmy le lict quelque temps pour mieulx esbaudir ses esperitz animaulx ; et se habiloit selon la saison. […] Puis fiantoit, pissoyt, rendoyt sa gorge, rottoit, pettoyt, baisloyt, crachoyt, toussoyt, sangloutoyt, esternuoit et se morvoyt en archidiacre, et desjeunoyt pour abatre la rouzée et maulvais aer : belles tripes frites, belles charbonnades, beaulx jambons, belles cabirotades et forces soupes de prime. «
Rabelais
Quelques peintres d’aujourd’hui.
« Avec une pomme je veux étonner Paris. »
Paul Cézanne
« As-tu vu ces lumières, ces pourvoyeuses d’été
Ces leveuses de barrières, toutes ces larmes épuisées
Les baisers reçus, savais-tu qu’ils duraient?
Qu’en se mordant la bouche, le goût on revenait
Mortels, mortels, nous sommes immortels
Je ne t’ai jamais dit mais nous sommes immortels »
Alain Bashung (paroles de Dominique A)
« Il faut être inconscient ou fou pour décider un beau matin de se consacrer à la peinture, d’endosser un costume qui vous dépasse de toute part. »
Numa Hambursin
« Couvrez ce sein que je ne saurais voir. »
Molière
Djamel Tatah
« Seul
Je polis mes poèmes
Dans le jour qui s’attarde »
Takahama Kyoshi
« Toutes ces obligations, qui n’ont pas leur sanction dans la vie présente, semblent appartenir à un monde différent, fondé sur la bonté, le scrupule, le sacrifice, un monde entièrement différent de celui-ci, et dont nous sortons pour naître à cette terre, avant peut-être d’y retourner revivre sous l’empire de ces lois inconnues auxquelles nous avons obéi parce que nous en portions l’enseignement en nous, sans savoir qui les y avait tracées » Lire la suite →
Paysage, espace, lumières, circulations, expansions, taches et autres impalpables d’André Guenoun
« Nous sommes dans le gouffre que l’existence du soleil creuse dans l’espace. »
Jean Giono
« The landscapes were in my arms as I did it.»
Helen Frankenthaler
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Obscures clartés de Berlinde De Bruyckere
« La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. »
Mallarmé
« Tout ange est terrible.
Mieux vaut que je taise la montée obscure de l’appel.»
Rilke
« La mort te fait frémir, pâlir,
Le nez courber, les veines tendre,
Le corps enfler, lâcher, mollir,
Jointes et nerfs croître et étendre.
Corps féminin, qui tant es tendre,
Poli, souef, si précieux,
Te faudra-t-il ces maux attendre ?
Oui, ou tout vif aller es cieux. »
Villon
« Je suis plus sensible à un arbre calciné qu’à un pommier en fleur. »
Germaine Richier
« Nous allâmes ainsi jusqu’à la lumière
en causant de choses qu’il est beau de taire,
comme il était beau d’en parler alors. »
Dante
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Claire Chesnier, les jours.
« La vie est un phénomène harmonique, une constante rupture d’équilibre, qui engendre un constant appétit d’équilibre. C’est le moyen d’expression de la matière. (…) Une quantité infinie de notes existe de chaque côté de la gamme. Une quantité infinie de couleurs existe de chaque côté du prisme. Une quantité infinie de matière existe de chaque côté des classifications de matière. Une quantité infinie de corps existe de chaque côté de la classification des corps. Une quantité infinie de variations fait vivre la moindre partie de l’univers par rapport à elle-même. Une quantité infinie de variations fait vivre les parties de l’univers par rapport les unes des autres. Chaque partie de l’univers a son prisme, sa gamme, sa classification des corps, chaque partie de l’univers a son univers. Il n’y a pas de prismes, il n’y a pas de gammes, il n’y a pas de classification des corps, il n’y a pas de limites. Rien dans l’univers ne peut être autre chose que l’univers ; c’est la polyphonie qui va s’élancer de la base chantante de la nuit. »
Jean Giono
« Lorsque j’étais entre 8 et 12 ans, j’étais passionné d’astronomie. »
Hans Hartung
« Alors autre chose nous montait
à la figure : ce besoin de ne rien dire
et de chanson mêlés – cela rougissait
tes orbites déplaçaient tes couleurs
à plein seaux (loup loutres et de grands oiseaux)
Troublant nos palettes effarouchées – j’écoutais d’une oreille. »
Armand Dupuy
Physiquement, un trouble proche du vertige. Lire la suite →
Virginie Yassef, Soleil city et après.
« Texte veut dire tissu ; mais alors que jusqu’ici on a toujours pris ce tissu pour un produit, un voile tout fait, derrière lequel se tient, plus ou moins caché, le sens (la vérité), nous accentuons maintenant dans le tissu, l’idée générative que le texte se fait, se travaille à travers un entrelacs perpétuel ; perdu dans ce tissu – cette texture – le sujet s’y défait, telle une araignée qui se dissoudrait elle-même dans les sécrétions constructives de sa toile. Si nous aimions les néologismes, nous pourrions définir la théorie du texte come une hyphologie (hyphos, c’est le tissu et la toile d’araignée). »
Roland Barthes
« Mon âme est un orchestre caché ; je ne sais de quels instruments il joue et résonne en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. Je ne me connais que comme symphonie. »
Fernando Pessoa
On appelle monde cette façon de tenir ensemble des morceaux de verre brisé. Une collecte sensible et affective constituée de fragments, d’émergences, qui sans cela sans doute dériveraient dans de l’indéterminé. Disons, notre assiette mentale est aussi une folie : un ouvrage composite qui passe pour la réalité allongée sur elle-même, tissé de fragments en dérive et d’un ciment de rêveries, d’hypothèses, elles-mêmes faites d’une matière mêlée à échelle plus petite et jusqu’à l’infini peut-être. Lire la suite →
Simon Martin, ce qui s’évanouit
« Rien ne distingue les souvenirs des autres moments, ce n’est que plus tard qu’ils se font reconnaître, à leurs cicatrices. Ce visage qui devait être la seule image à traverser le temps de paix à travers le temps de guerre, il se demanda longtemps s’il l’avait vraiment vu ou s’il avait créé ce moment de douceur pour étayer le moment de folie qui allait venir. »
Chris Marker, La jetée.
« Voilà, c’est fini
Ne sois jamais amère, reste toujours sincère
T’as eu c’que t’as voulu,
Même si t’as pas voulu c’que t’as eu
Voilà, c’est fini
Nos deux mains se desserrent de s’être trop serrées
La foule nous emporte chacun de notre côté
C’est fini, hum c’est fini
Voilà, c’est fini
Je ne vois plus au loin que ta chevelure nuit
Même si je m’aperçois que c’est encore moi qui te suis »
Jean-Louis Aubert
Le labyrinthe domestique et mental de Mathieu Cherkit
« Quand vous prenez une fleur dans votre main et que vous la regardez, c’est votre monde pour un instant. »
Georgia O’Keeffe
Bien sûr, la peinture hollandaise dans ce que l’on a appelé son âge d’or. Cette mise en avant, dans le champ de l’art, de l’intérieur, non plus seulement comme le décor de scènes et de portraits, comme cadre ou parergon, mais tout à la fois comme témoin des commerces quotidiens de la vie que l’on mène alors, résurgence de l’intime par ricochets ou réflexion, et labyrinthe, géométrie autonome où s’articulent les plans, entre saillance et perspective, circulations et frontalités. Ce que l’on pourrait appeler l’invention de l’espace comme objet. Lire la suite →