2011 – Jérémy Liron, par Matthieu Falcone in culture mag.

Jeune peintre de trente ans, Jérémy Liron a choisi la peinture figurative, assumant d’aller à l’encontre de ce qui se fait et est enseigné dans les écoles d’art depuis plusieurs décennies. La peinture figurative n’a pas fait son temps, comme il nous le démontre et, l’histoire de l’art n’étant pas une ligne droite mais fonctionnant plutôt par ramifications qui s’entrelacent au fil du temps, l’artiste a choisi de se placer dans la lignée de ceux qui peignent le monde qu’ils habitent comme Maurice Utrillo le fit en son temps.
On trouve en effet certains points communs entre Liron et Utrillo, le peintre de Montmartre, notamment dans le désir de peindre des paysages urbains desquels l’être humain semble absent, même si c’est bien de lui qu’il s’agit, lui qui a façonné et habite ces espaces.
« Bien qu’il utilise la photographie comme point de départ pour sa peinture […] seule la vérité de la peinture guide sa main » rappelle à propos de Jérémy Liron Gilles Altieri, directeur de l’hôtel des Arts et commissaire de l’exposition.Peindre des H.L.M., des fragments de maison ou des villas est, pour Jérémy Liron qui est né à une époque et dans un monde où ceux-ci lui préexistaient, un geste naturel, comme une manière de se remémorer l’univers qui l’a façonné. Si c’est par la réminiscence que l’on goûte pleinement les sensations comme le pensait Proust que le jeune artiste cite volontiers, et que celle-ci fait naître la poésie, alors Jérémy Liron est le poète de la modernité, de la pierre et du béton, peintre et poète des villes d’aujourd’hui.