2016 Semaine 08, Chronique Curiosité, par Joel Riff.

Malédiction baudelairienne
Minutieux. Lentement élaboré. Craintif. Voilà comment la fameux poète qualifie tout ce qui proviendrait de Lyon, assassinant ses contemporains avec ce violent et définitif constat. Une caricature de la confortable bourgade et de son influence, pourrait auprès de qui raille cette ville, se reconnaître effectivement en ce portrait. Alors que le terme-même de peinture lyonnaise sonne comme une double charcuterie, il y a un plaisir certain à désamorcer ici toute offensive contre elle. Aujourd’hui la dimension locale a évolué et il sera bien plus excitant d’invoquer son actualité et sa résonance, dans une transversalité, monolithique, minérale. Et mieux renverser la sentence. Soigneux. Délicatement conçu. Précis.

Jérémy Liron
(français né en 1980) donne à voir un survol représentatif de l’évolution de sa production, qui semble avec le temps recadrer ses visées en un zoom progressif, depuis les larges paysages méditerranéens jusqu’aux détails verdâtres plus mystérieux. Scandé de sculptures bienvenues, l’accrochage peine à s’émanciper d’un espace particulièrement inhospitalier. Les tableaux se libèrent de leur coques de plexiglas. De nouvelles séries particulièrement croustillantes apparaissent.