2016 – L’intensité du regard du peintre à l’atelier de Jérémy Liron, par Dolores Trenza in Dauphiné Libéré, juin 2016.

Les stages organisés à la résidence d’artistes Moly-Sabata, sur quatre week-ends depuis avril jusqu’en juillet, sont l’occasion pour les amateurs de tous niveaux de profiter d’une immersion propice à la création, et de partager avec des artistes différents la singularité de leur art. Huit participants de Savoie, Haute-Savoie et Isère ont de fait choisi l’atelier dirigé par Jérémy Liron pour sa démarche artistique. Un choix éclairé par l’univers fascinant de l’artiste. Jérémy Liron né en 1980 à Marseille, peintre diplômé de l’école des beaux-arts de Toulon et Paris, agrégé en arts plastiques, expose ses œuvres depuis 1998, notamment à la galerie Isabelle Gounod à Paris. Le don de Jérémy ne se limite pas à la peinture car il manie aussi bien le pinceau que la plume. Il est l’auteur de plusieurs articles, préfaces, catalogues et livres. On ne sait du peintre ou de l’écrivain qui guide l’autre dans sa recherche de l’acte créatif, qui de l’image ou du mot inspire le tableau ou l’écrit.
Attiré par les paysages et les volumes architecturaux, Jérémy a construit son initiation en deux phrases. Un premier temps pour ce qu’il nomme, l’ « épaisseur du regard », s’agissant de fixer sur des prises de vues photographiques ou croquis, l’environnement de Moly-Sabata qui animera le regard de chaque artiste et servira de motif à son travail. Dans un deuxième temps, un exercice de répétition du sujet (l’épuisement du motif) en plusieurs tableaux destinés à magnifier le regard hors de toute contrainte technique ou conventionnelle. Des variations qui bousculent les habitudes, comme le souligne Dominique, assidue aux stages, mais permettent de voir le sujet en profondeur et de décliner des inventions plastiques, quitte à peindre le modèle à l’envers pour en saisir l’essence. Jérémy Liron peintre de grand talent, a su transmettre à la lettre à ses stagiaires, la vision qu’il partage avec Proust : « Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le notre, nous voyons le monde se démultiplier ».