2012 – Armand Dupuy et Jérémy Liron, faire-monde&papillons, par Fabrice Thumerelin libr-critique.

Le faire-monde de Jérémy Liron : des paysages urbains enpapillonnés… des vues qui, du coup, papillonnent… (faire-monde : « processus subjectif » par lequel nous construisons notre rapport au monde). Clin d’œil à l’histoire de la peinture contemporaine, cette nuée de triangles blancs vient nier l’évidence du voir et mettre en place, si l’on peut dire, un constructivisme négatif. Clin blanc, déclin du voir, clignement du miroir… Place à l’irreprésentable !
Le point de vue du poète Armand Dupuy : « L’histoire singulière du sujet détermine son regard et le troue par endroits. Peindre, c’est alors voir son propre aveuglement, se l’arracher des yeux. C’est ce que semblent nous enseigner les papillons de Jérémy Liron. Ils témoignent du manque à voir mais crient voir à tout prix, avec tout, malgré tout » (p. 11).Contre la saturation de l’espace et de ses représentations, il faut trouer le voir pour aérer le scopique, libérer la vision, laisser sourdre la respiration intérieure…
Pour que le monde vous habite, passez le visible au travers d’un prisme singulier, celui d’un tamis géométrique grâce auquel voir a des trous.