Exposition : entrez dans la Valse de Jérémy Liron, par Marie-Pierre Joachy in Le Dauphiné libéré 27 septembre 2024.
L’artiste Jérémy Liron a conçu une exposition pour La Halle des bouchers, intitulée Valse, et pensée comme une déambulation.
Jusqu’au 17 novembre 2024, le Centre d’art contemporain La Halle des bouchers de Vienne propose Valse, une exposition de Jérémy Liron conçue pour ce lieu. « Dans ce lieu j’ai décidé d’installer ou d’inscrire un autre lieu pensé comme un palais de la mémoire. »
La scénographie pensée par l’artiste « produit des circonvolutions, des parcours multiples invitant à la déambulation et à ce plaisir enfantin des labyrinthes et des cabanes », explique-t-il. Le projet de Jérémy Liron est de se laisser « travailler » par les points de vue, les paysages et les architectures de la ville. Lors de séances avec Anne Favier, docteur en esthétique et sciences de l’art, il a parcouru les monuments de la ville de Vienne, du Temple d’Auguste et de Livie au Théâtre antique, de la cathédrale Saint-Maurice au musée des Beaux Art, des berges du Rhône au musée gallo-romain de Saint-Romain en Gal. Son exposition intègre des peintures réalisées d’après des vues de la ville de Vienne.
« L’exposition Valse est pensée comme une déambulation, un parcours valsé d’une image à une autre dans lequel apparaîtront les jeux d’échos entre les motifs, la statuaire antique et des œuvres du musée, des espaces de la ville que nous reconnaîtrons ou pas, l’architecture de notre Centre d’art et son ancienne affectation liée à la boucherie, autant de correspondances et de chevauchements d’images comme dans les dérives d’un songe », souligne Bernard Collet, commissaire de l’exposition.
Un « palais de la mémoire » comme l’évoque l’artiste avec la quarantaine de dessins « verts » de sa série « Archives du désastre ». Il reprend des fragments antiques glanés pour certains d’entre eux au Cloître de Saint-André-le-Bas, à la cathédrale ou au musée des Beaux-arts : « Ombres sur un mur, escalier, allées, silhouette d’un temple. » Une Valse émaillée des interventions d’Anne Favier en regard de chacun des panneaux d’une exposition truffée d’indices, des pièges et de références, tant à Freud qu’à la Vienne autrichienne.
Peintre et écrivain, Jérémy Liron est né en 1980, il vit et travaille à Lyon. L’artiste peint des paysages préalablement photographiés où l’architecture et les végétaux ont toute leur place et dans lesquels on retrouve une esthétique de l’ébauche et de l’indétermination, avec des surfaces peintes avec une faible densité de matière. De cette fluidité, il installe dans le regard un dialogue entre abstraction et figuration où se perçoit l’épaisseur du réel.
Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections privées et publiques parmi lesquelles le Frac Auvergne, le Musée Paul Dini, l’Hôtel des arts de Toulon, la Fondation Colas, la fondation Salomon, la collection de la Société Générale, les collections des villes de Lyon et Vénissieux, ainsi que plusieurs artothèques en France. Jérémy Liron est également l’auteur de nombreux ouvrages littéraires et poétiques.